Du Bombyx @ la Soie
PROVERBES, DICTONS, EXPRESSIONS



Avec le temps et de la patience, la feuille de mûrier devient de la soie
proverbe chinois, parle de la patience.

Quand le mistral souffle pour les Rameaux, les vers à soie réussissent;
Le vent du nord amène la bannière, bonne coconnière

C'est à dire : si le vent est assez fort pour agiter la bannière de la procession des Rameaux la coconnière (où se fixent les cocons) sera bien garnie. En réalité, ce vent est plutôt favorable à la croissance et à la floraison du mûrier, dont se nourrit la chenille du bombyx.

Le temps et la patience transforment la feuille du mûrier en fil de soie.
proverbe italien.

Quand le mûrier se déshabille, que l'homme s'habille

Veux-tu surprendre ton voisin ?
Plante le mûrier gros, mais sain, Le peuplier droit, le figuier nain, Et fume tes prés à la Saint-Martin. (11 novembre)

Une vie tissée d'or et de soie : être très heureux !

péter dans la soie
malheureusement une expression beaucoup plus vulgaire : se dit d'une personne somptueusement vêtue.

être bas bleu
Au XVIIIème siècle, la mode était aux salons littéraires, des deux côtés de la Manche. A Londres, le plus couru était celui de Mme Montaigu. Elle aimait réunir autour d'elles de brillants esprits. Benjamin Stillingfleet, auteur mondain britannique, portait des bas bleus achetés à Paris. Il fut bientôt imité par toutes ces dames qui fréquentaient le salon de Mme Montaigu qui baptisa alors son cercle le "Bas - Bleu Club" (en français. Le nom est resté dans les deux langues pour qualifier tous les pédants et particulièrement les femmes pédantes.
source : Du coq à l'âne, origines surprenantes des expressions - Bernard C. Galey - édition Thalladier

cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage
citation erronée : dans son Art Poétique, Boileau était moins exigeant quand il écrivait :
"vingt fois sur métier remettez votre ouvrage,
polissez-le sans cesse et le repolissez."
Le métier est métaphoriquement ici le métier à tisser ... des vers.
source : Du coq à l'âne, origines surprenantes des expressions - Bernard C. Galey - édition Thalladier

donner du fil à retordre
sur un métier à tisser il faut souvent rabouter les fils de chaîne qui cassent. Il faut les retordre ensemble sur une certaine longueur. Travail long et délicat. Le raccord ne doit pas se voir. Cela gâcherait la coûteuse pièce de drap.
source : Du coq à l'âne, origines surprenantes des expressions - Bernard C. Galey - édition Thalladier

manquer d'étoffe
en vieux français, le verbe estoffer avait le sens de rembourrer : un collier de cheval, un fauteuil par ex. Estoffe avait alors le sens général de matériau (les anglais ont gardé ce sens au mot "stuff"). Au temps du grand ébéniste Boulle, le sens du terme se déplacera du rembourrage intérieur vers la garniture extérieure. Il sera d'abord tissus d'ameublement puis drap pour vêtement. Et au figuré, une qualité morale comme dans "avoir de l'étoffe de" ou "manquer de l'étoffe pour".
source : Du coq à l'âne, origines surprenantes des expressions - Bernard C. Galey - édition Thalladier

faire tapisserie
reflet d'une autre époque. Celle des bals ou les laiderons restaient assises toute la soirée le long de la tapisserie, sans plus bouger que des potiches, attendant vainement qu'un cavalier les invite à danser.
source : Du coq à l'âne, origines surprenantes des expressions - Bernard C. Galey - édition Thalladier

être très collet monté
la mode du collet monté remonte à Louis XIII. Ce grand col en passementerie ou en dentelle devait être soutenu par des renforts en carton et en fil de fer, ce qui donnait à la personne qui le portait un air des plus guindés.
Etre collet monté deviendra sous Louis XV synonyme de suranné car la mode en était passée. Son sens évoluera ensuite vers celui d'être affecté et rigide dans ses manières, à l'image des personnes âgées à cheval sur les principes.
source : Du coq à l'âne, origines surprenantes des expressions - Bernard C. Galey - édition Thalladier